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Et oui, une maison d’édition c’est peu commun en Béarn des gaves mais c’est le pari de Céline et Olivier. Médaillés au concours Lépine grâce à leurs jeux Décodix, ils développent également des livres. Céline Aho-Nienne revient sur son parcours et nous en dit un peu plus sur Okopix.
Bonjour Céline, peux-tu nous parler de tes débuts, quelles étaient tes motivations pour te lancer dans ce projet ?
« C’est début 2017 qu’avec mon conjoint nous avons eu l’idée de nous lancer. Nous avons avant tout d’abord testé nos prototypes dans des festivals et ayant vu que cela marchait bien nous avons décidé de nous lancer.
Pour compléter notre petit budget de départ, nous avons lancé une campagne de financement participatif sur « Ulule ». Cela nous permettait aussi de voir si notre projet séduisait d’autres personnes que nos proches et nos amis !
Enfin, notre motivation à être éditeur était de pouvoir maitriser toute la chaîne : de la création, à la commercialisation, en passant par la fabrication. »
Quel est plus exactement ton parcours professionnel ?
« Je possède un BAC +5, obtenu à Science Po Paris. J’ai par la suite travaillé dans une structure pour les demandeurs d’asile, puis le milieu associatif pour la défense des droits étrangers. Enfin, j’ai fait une reconversion professionnelle en passant un CAP Bijouterie. »
Pourquoi avoir créé une maison d’édition indépendante ?
« Nous souhaitions créer avant tout des jeux culturels à des prix abordables afin de démocratiser l’accès à la culture. Nous voulons également déconstruire les stéréotypes, en éditant des livres et des jeux non genrés et pour l’égalité homme – femme et valoriser la différence, en mettant en avant toutes les formes de diversité. »
Quels sont les produits que vous proposez exactement ?
« Il s’agit donc de livres et de jeux de société. Des jeux familiaux ludiques qui permettent de s’amuser et de se cultiver. Pour nous, la connaissance vient en jouant. »
Comment vous différenciez-vous des géants du secteur ?
» Nous nous démarquons par le fait que nous sommes indépendants, c’est à dire que nous n’avons pas d’impératif économique imposé par des actionnaires. Cette liberté nous permet de nous positionner où nous voulons quand nous voulons. C’est ce qui crée la richesse et la diversité car nos produits peuvent être vraiment différents et sortir des normes et de la tendance. »
Quels sont vos canaux de ventes ?
« Nous faisions de l’autodistribution mais depuis que nous avons déménagé dans le Béarn, la problématique de la ruralité et des distances entre les villes nous ont fait prendre conscience qu’il nous fallait un distributeur. »
Quel est le processus de création pour la mise en place d’un nouveau produit ?
« À la base cela peut partir d’une idée, puis vient ensuite la création d’un prototype que nous testons nous-même puis que nous faisons ensuite tester afin de voir dans un premier temps, si le jeu est clair et compris et ensuite si toutes les combinaisons du jeu fonctionnent. Vient ensuite le tour de l’illustrateur qui reprend les dessins et nous réalisons enfin la maquette. Au lancement, nous réalisons aussi des tests en boutique auprès des vendeurs. Cela nous permet de leur présenter le jeu tout en recueillant leurs avis.
Pour l’anecdote au début notre jeu était un jeu de plateau. Quand nous nous sommes rendus en magasin, l’une des vendeuses nous a dit qu’il était très gros et elle avait raison ! Les parents souhaitent le plus souvent des jeux peu encombrants.
Nous passons ensuite à l’analyse pour savoir en combien d’exemplaires nous allons sortir le jeu et pour cela, idem nous écoutons les retours des testeurs et vendeurs.
Nous réalisons donc ensuite un devis ou alors une campagne de financement participatif.
Puis nous lançons la production en vérifiant bien que tout est en ordre, et ensuite place à l’envoi ! »
Qui fabrique vos produits et quels sont vos fournisseurs ?
« Nous fabriquons en Pologne nos jeux de société dans une entreprise très familiale que je suis allée visiter, à Varsovie. Nous avons tout d’abord souhaité produire en France mais mais les fabricants nous proposaient un format de boite qui ne convenait pas à notre mécanique de jeu. Et produire un moule spécifique en France aurait été très couteux. Pour ce qui est de nos livres, ils sont produits au Pays basque Espagnol. »
Quels sont vos objectifs, comment voyez-vous Okopix dans 10 ans ?
« Dans mes rêves les plus fous ? Dans le cadre d’un collectif d’éditeurs indépendants, j’aimerais organiser un festival de jeux. J’aimerais également publier d’autres tomes de la collection « Le Tour Du Monde », idéalement chaque livre serait accompagné d’un jeu. Enfin, nous aimerions pouvoir éditer d’autres personnes de la région. »
Quels avantages voyez-vous à notre place de marché 100% local ?
« Tout d’abord, le fait est qu’il soit ancré sur le territoire, et qu’ils puissent montrer que les acteurs présents continuent de faire vivre leur territoire.
Mais également le fait que nous puissions faire bouger les choses collectivement. Cela permet aussi d’avoir une certaine place et d’être identifiable.
Cela m’a permis aussi de rencontrer de nouvelles personnes puisqu’en arrivant ici je ne connaissais personne.
Je trouve cela notamment intéressant pour les nouveaux d’avoir une sorte d’annuaire pour pouvoir connaitre les acteurs du territoire mais aussi les services proposés. »